Plomb dans l’eau potable

Source : MDDEP

Le plomb dans l’eau potable

Compte tenu de l’importance que le Ministère accorde à ce sujet, d’importantes modifications au Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP), en lien avec le contrôle du plomb et du cuivre dans l’eau potable, sont entrées en vigueur le 8 mars 2013. Ces modifications portent principalement sur le nombre d’échantillons devant être prélevés annuellement et sur les sites où ces prélèvements doivent être réalisés.

De plus, un Guide d’évaluation et d’intervention en lien avec le suivi du plomb et du cuivre dans l’eau potable, en version préliminaire pour consultation, a été publié sur le site Web du Ministère. Ce guide a pour objectif d’aider les responsables d’un système de distribution d’eau potable à répondre aux exigences du RQEP, à évaluer l’ampleur du problème lorsque des résultats montrent une concentration de plomb supérieure à la norme, à repérer les entrées de service en plomb qui pourraient être présentes sur leur installation de distribution et à mettre en place les solutions adaptées aux problèmes soulevés.

Vous trouverez dans cette section différents renseignements pertinents à propos de la présence de plomb dans l’eau potable au Québec sous forme de questions et réponses classées par thèmes ainsi qu’un résumé des campagnes d’échantillonnage réalisées en 2006 et 2007.

Le plomb : un risque pour la santé ?

Le plomb est reconnu pour avoir des effets néfastes sur la santé humaine. À de faibles concentrations, il affecte surtout le système nerveux et peut entraîner des effets mineurs sur le développement intellectuel des nourrissons et des enfants de moins de 6 ans. Ces derniers sont plus vulnérables car ils sont en pleine croissance. Il en est de même pour le fœtus des femmes enceintes.

Bien que l’exposition au plomb ait été réduite de façon considérable au cours des dernières décennies, il existe un large consensus en santé publique pour maintenir les efforts visant à la diminuer autant que possible.

Vous pouvez consulter le site Internet de Santé Canada pour obtenir plus d’information sur les effets de l’exposition au plomb sur la santé humaine (Réduire votre exposition au plomb et Questions couramment posées sur l’effet de l’exposition au plomb sur la santé humaine).

Les sources d'exposition au plomb

Le plomb est un métal lourd grisâtre présent naturellement en petites quantités dans la croûte terrestre. Il est également utilisé dans beaucoup de produits de consommation, de sorte que nous y sommes tous exposés par la nourriture, l’eau, l’air, les poussières et le sol.

De nombreuses mesures ont été prises par les gouvernements pour réduire l'exposition de la population à ce métal que ce soit par l'ingestion ou l'inhalation. Ainsi, depuis une trentaine d’années, on observe une diminution de la plombémie (concentration de plomb dans le sang) chez la population québécoise. Autrefois, on trouvait du plomb notamment dans l'essence, les peintures et les soudures des boîtes de conserve et certaines composantes des canalisations d'eau potable peuvent toujours en contenir.

D'où peut provenir le plomb se retrouvant dans l'eau potable ?

Le plomb retrouvé dans l’eau potable provient de certaines composantes du système de distribution. Les principales sources de plomb sont les entrées de service en plomb (canalisation raccordant le bâtiment aux conduites municipales) ou la tuyauterie interne du bâtiment (soudures en plomb, anciens tuyaux en plomb, accessoires de plomberie, etc.).

Des entrées de service en plomb ont été utilisées dans les canalisations d'eau potable au début du siècle dernier. L'avènement du cuivre, après la Seconde Guerre mondiale, est venu modifier cette pratique, de sorte que l'utilisation des entrées de service en plomb est progressivement disparue et a été interdite par le Code de la plomberie en 1980.

Par ailleurs, en 1989, le Code de la plomberie a interdit l'utilisation de soudures contenant plus de 0,2 % de plomb. Comme on retrouve encore du fil à souder avec plus de 0,2 % de plomb sur les tablettes des quincailleries, il est toujours possible aujourd’hui de trouver des soudures avec un contenu élevé en plomb. Toutefois, les soudures en plomb peuvent perdre graduellement la capacité de libérer du plomb après quelques années.

Toujours à l’intérieur des résidences, les accessoires de plomberie, comme la robinetterie et les compteurs d’eau, peuvent être des sources de plomb dans l’eau. Enfin, il peut arriver qu’on retrouve de la tuyauterie en plomb dans des habitations très anciennes, mais cette situation demeure exceptionnelle.

Malgré ces différentes sources de plomb, qui peuvent varier grandement d’une résidence à une autre, la présence de plomb dans l’eau du robinet dépend également de la nature de l’eau distribuée et de son utilisation. En effet, la concentration de plomb dans l'eau du robinet est influencée par la capacité de l’eau à provoquer la dissolution du plomb avec lequel elle vient en contact (agressivité et température de l’eau). La concentration de plomb dépend aussi de la durée de stagnation de l'eau dans les conduites avant d’ouvrir le robinet et du temps où on laisse couler l'eau avant de remplir son verre.

Où retrouve-t-on des entrées de service en plomb au Québec ?

Selon l’information dont le Ministère dispose, des entrées de service en plomb sont susceptibles d'avoir été installées dans la majorité des régions du Québec jusqu'en 1955, jusqu’en 1967 dans la région de Montréal et jusqu'en 1971 dans la région des Laurentides. Seules les régions de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, des Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec seraient peu ou pas visées par cette problématique. Un rapport commandé par le Ministère en 1994 évaluait ce nombre à 100 000 dans les municipalités du Québec en excluant Montréal.